Questions vives est un dispositif qui permet aux enseignant·es inscrit·es de recevoir dans leur boîte de réception une fiche pédagogique pour aborder ces questions en classe, en 15 minutes.

Un dispositif innovant et gratuit

Sollicité par nombre d’enseignant·es demandant à être outillé·es, BeGlobal (anciennement Annoncer la Couleur), en partenariat avec Amnesty International Belgique francophone, la RTBF et le Conseil supérieur de l’éducation aux médias a conçu un service répondant à ce besoin. Ce dispositif est conçu de manière à ce que les enseignant·es reçoivent gratuitement, dans les 36 heures qui suivent le fait, une fiche pédagogique pour l’aborder en classe en 15-20 minutes, quelle que soit la discipline enseignée. « Questions vives » permet ainsi de faire une place pour ces sujets vifs et d’échanger sur les questions de société qu’ils soulèvent.

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Pourquoi aborder les questions vives avec ses élèves?

La première qualité d’une démarche pédagogique est de s’ancrer dans l’intérêt des élèves. Une question vive, par définition, fait l’objet de leurs conversations, suscite leur émotion, concentre leur attention. Elle est donc le tremplin idéal pour différents apprentissages.

Le traitement proposé de ces questions, le fait de dépasser le registre de la connaissance et de la compréhension des faits pour aborder celui du sens et des valeurs présente d’autres attraits.

Il permet aux élèves de distinguer ces deux niveaux, celui, objectif, du savoir, de la connaissance et celui, subjectif, des systèmes de valeurs. Il valorise la participation au débat.

Ce faisant, il favorise l’inclusion sociale et la conscience de l’intérêt de confronter son point de vue à celui des autres, à inscrire la définition de ses convictions personnelles dans un démarche d’ouverture aux autres.

Ceci s’inscrit pleinement dans les objectifs assignés à l’école par le
décret « Missions ».

“C’est pas pour moi, je ne suis pas prof d’EPC”

Si les enseignant·e·s de l’éducation à la philosophie et à la citoyenneté semblent les plus indiqué·e·s pour exploiter les questions vives, les autres le sont également. Réfléchir sur le monde et ses interdépendances ne doit pas être le monopole d’une discipline. La proposition faite ici ne relève pas d’une logique de transmission d’un savoir disciplinaire. Elle offre aux élèves d’expérimenter une démarche dans laquelle la réflexion sur les faits affine, infléchit, peaufine, enrichit, renforce les convictions et les valeurs d’une personne. Cette attitude, (devrait) caractérise(r) tout adulte accompli. Il importe donc que tout·e enseignant·e puisse personnellement être le ou la témoin et l’insufflateur·rice de ce type d’exercice. Celui-ci ne s’adressepas tant au passeur de savoir disciplinaire qu’à l’adulte de référence auquel les élèves peuvent s’identifier en toute confiance.

"Je n’ai pas le temps"

Les enseignant·e·s se trouvent sous pression par le programme à voir. Le temps requis par le dispositif se veut explicitement court (15-20 minutes) ; libre à l’enseignant·e de le prolonger bien sûr. Par ailleurs, il peut être difficile de faire fi des questions des élèves, de leur commentaires, de leur éventuel souhait d’en parler, les profs n’ont pas toujours le choix. Questions vives les aide à répondre à ce besoin.

"Il y a trop d’opinions tranchées dans ma classe, je n’arriverai pas à un débat serein"

C’est le propre des questions vives. Elles sont porteuses d’incertitudes, d’émotions et de valeurs. Il ne s’agit pas de trancher. Il n’y a pas une seule position possible, valide et rationne. L’exercice ne vise ni l’adoption d’une position consensuelle ni l’adhésion à un point de vue « officiel », pré-défini. Il est d’ailleurs important que le débat ne soit pas perçu comme une guerre de tranchées, mais comme l’expression de pensées différentes. Les fiches transversales « gestion d’un débat démocratique » et « gestion des émotions » peuvent vous aider dans votre démarche.

"Je vais ramasser les foudres des parents"

Des enseignant·e·s pourraient craindre d’aborder des sujets qui touchent aux valeurs des jeunes, à la sphère privée, aux convictions… Or, ils/elles sont aux premières loges quand un fait d’actualité vive survient et que les jeunes arrivent à l’école chargé·e·s d’émotions, de questions, de prises de position aussi. L’objectif ici est de les guider dans leur réflexion. L’école a pour mission de transmettre un certain nombre de valeurs inscrites dans le décret « Missions ». Au-delà de ça, elle est contrainte à une neutralité politique. Le rôle de l’enseignant·e, dans ce dispositif, est d’animer un débat en posant des questions auxquelles les élèves n’auraient peut-être pas pensé spontanément. Il s’agit de faire éclore des questions liées au fait d’actualité, et qui touchent au sens et aux valeurs. La déontologie des enseignant·e·s doit être scrupuleusement respectée ; ils et elles ne peuvent induire les réponses, orienter la pensée des élèves. Toutefois, de même que la neutralité de l’enseignement s’inscrit dans le cadre de la promotion de certaines valeurs précisées dans le décret, l’enseignant·e interviendra si des propos s’écartent de ce cadre (voir à ce propos la fiche sur la neutralité de l’enseignant·e).

"Je dois rester neutre"

L’école a pour mission de transmettre un certain nombre de valeurs inscrites dans le décret « Missions ». Au-delà de ça, elle est contrainte à une neutralité politique. La présentation des faits concernés respecte l’objectivité de la déontologie journalistique. Le point de vue de l’élève sera privilégié. Le rôle de l’enseignant·e, dans ce dispositif, est d’animer un débat en posant des questions auxquelles les élèves n’auraient peut-être pas pensé spontanément. Il s’agit de faire éclore des questions liées au fait d’actualité, et qui touchent au sens et aux valeurs. La déontologie des enseignant·e·s doit être scrupuleusement respectée ; ils et elles ne peuvent induire les réponses, orienter la pensée des élèves. Toutefois, de même que la neutralité de l’enseignement s’inscrit dans le cadre de la promotion de certaines valeurs précisées dans le décret, l’enseignant·e interviendra si des propos s’écartent de ce cadre (voir à ce propos la fiche sur la neutralité de l’enseignant·e).

Quant à savoir si apprendre à réfléchir de façon autonome rompt avec la neutralité de l’enseignement, il est utile de rappeler que les textes légaux non seulement ne l’interdisent pas, mais l’encouragent.

Pour l’enseignement secondaire, toutes disciplines
et toutes filières confondues

Ce dispositif est actuellement conçu pour l’enseignement secondaire.

Celui-ci se caractérise par une grande variété d’âges, de filières, de réseaux, d’options, d’indices socio-économiques, de publics.

C’est pourquoi, les fiches s’adressent aux enseignant·e·s, leur fournit des éléments d’inspiration pour la démarche qu’ils et elles concevront de la façon la plus appropriée à leurs élèves.

La démarche proposée (réfléchir et débattre ensemble sur le senset les valeurs que portent des faits d’actualité) est possible et nécessaire dans l’enseignement primaire aussi.

L’élaboration de fiches spécifiques pour ce niveau d’enseignement n’est pas prévue à court terme ; elle sera examinée une fois que le projet aura suffisamment de kilomètres au compteur.