Un réarmement, mais à quel prix ?

Un réarmement, mais à quel prix ?

Image des sacs de shopping "Black Friday"

MARS 2025

Cette fiche est rédigée à l’attention des tou·tes les enseignant·e·s et éducateur·rices de secondaire. Elle propose différentes pistes de réflexion parmi lesquelles choisir afin de mener une discussion de 15 minutes (ou plus si le contexte le permet). Crédit photo : iStock

Les faits

Début mars, la Commission européenne a présenté un plan historique pour renforcer la défense du continent. En toile de fond : le changement de ton des Etats-Unis en matière de défense et leur rapprochement avec la Russie. 

Ce plan, baptisé « Rearm Europe », prévoit de mobiliser 800 milliards d’euros pour muscler l’arsenal militaire européen. L’annonce est intervenue quelques heures après que les États-Unis ont suspendu leur aide militaire à l’Ukraine, trois ans après l’invasion de son territoire par la Russie.  

Aussi soudain que bref (l’aide américaine a repris depuis lors), le revirement des Etats-Unis a fait suite à un violent échange, au cours duquel Donald Trump et son vice-Président JD Vance ont menacé le président ukrainien Volodymyr Zelensky de laisser tomber l’Ukraine. En jeu : l’exploitation de minerais ukrainiens et l’appui sécuritaire américain. 

Depuis sa réélection à la Maison Blanche, Donald Trump s’est rapproché de son homologue russe Vladimir Poutine. Le président américain reproche également de longue date à l’Europe de ne pas dépenser suffisamment en matière de défense et de déléguer le coût de sa sécurité aux Etats-Unis dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Celui-ci garantit une assistance mutuelle en cas d’agression d’un de ses États membres.  

Les Etats-Unis, champions des dépenses militaires 

Avec des dépenses militaires proches de 970 milliards de dollars l’année dernière, les Etats-Unis sont le pays membre de l’OTAN qui dépense le plus en matière de défense, devant tous les États européens réunis.  

Toutefois, lorsque l’on rapporte ces dépenses au Produit intérieur brut (PIB), la Pologne arrive en tête. Alors que Donald Trump demande aux Européens de porter leurs dépenses militaires à hauteur de 5% de leur PIB national, la Pologne (4,12%) et l’Estonie (3,43%) devançaient les Etats-Unis (3,38%) à cet égard en 2024.  

L’OTAN requiert de ses Etats membres qu’ils consacrent au moins 2% de leur PIB aux dépenses militaires. Mais une poignée d’entre eux n’atteignent pas ce seuil. C’est notamment le cas de la Belgique (avec 1,3%). 

Des milliards d’euros supplémentaires à trouver  

Chez nous, l’augmentation des dépenses de défense exigera des adaptations budgétaires. Le gouvernement fédéral entend porter les investissements à 2% du PIB dès cet été, au lieu de 2029, comme initialement prévu. Cela représente 4 milliards d’euros supplémentaires à trouver cette année, et 17,2 milliards sur l’ensemble de la législature. 

Les règles budgétaires européennes pourraient être assouplies pour permettre aux Etats membres de s’endetter mais cela n’empêcherait pas le déficit de l’Etat belge de se creuser, a prévenu le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem. A moins de prendre des mesures d’économies supplémentaires. 

Penser les faits : quelques pistes

Sécurité, paix sociale et bien-être 

Les États européens ont décidé d’investir massivement dans leur réarmement. Ces décisions budgétaires sont prises rapidement, notamment en Belgique. Mais où ira-t-on chercher cet argent ?  

Faut-il augmenter les impôts ? Faut-il diminuer les autres dépenses publiques ? Quels principes généraux doivent guider cette décision ? À partir de quand peut-on estimer que le risque est suffisamment important pour puiser dans d’autres secteurs nécessaires pour les individu·es et la société ? N’y a-t-il pas là un risque pour le bien-être des populations et donc pour la stabilité à l’intérieur des pays ? Qu’entend-on par « bien-être » ? Quels effets ces décisions peuvent-elles avoir sur la paix sociale ? 

Vu le peu d’opposition qu’on entend face à ces décisions, peut-on encore ne pas être d’accord ? Se réarmer est-il la chose la plus importante et la plus urgente à faire par une société confrontée à des défis tels que la pauvreté, le sentiment d’insécurité, le dérèglement climatique, la préservation de l’environnement, la montée du racisme, etc. ? 

Temps de guerre et temps de paix 

Lorsqu’une menace de guerre survient, le proverbe latin Si vis pacem para bellum (Si tu veux la paix, prépare la guerre) est souvent cité.  N’est-ce pas paradoxal de s’armer pour avoir la paix ? Une fois armé·e, n’est-on pas tenté·e de se servir de son arsenal ?  

Le fait d’être en guerre est rarement (à moins d’envahir un pays) un choix et le contexte peut très vite évoluer dans un sens comme dans l’autre. Dans cette optique, ne vaut-il pas la peine d’être préparé·e ? Se réarmer et apprendre à nous défendre pourrait-il nous apaiser ? Dans ce cas jusqu’où doit-on aller pour se préparer ? 

Prendre les armes ?  

Supprimé en février 1995, le service militaire était un moyen pour les jeunes hommes belges d’acquérir des compétences utiles en cas de conflit armé. On parle désormais de réinstaurer le service militaire sur une base volontaire en Belgique. Quelle idée vous en faites-vous ? Y êtes-vous favorable ?  

Certaines personnes refusent de porter des armes afin d’être sûres de ne pas commettre des actes que leur morale réprouve. Par le passé en Belgique ou encore aujourd’hui dans le monde, des personnes choisissent d’effectuer un service civil (lorsque cela est possible dans leur pays en effectuant un travail d’utilité publique tel qu’une aide dans les hôpitaux, le travail avec des personnes âgées ou handicapées) ou encore acceptent d’être emprisonnées (lorsqu’il n’y a pas d’alternative au service militaire) plutôt que de servir dans l’armée. Que pensez-vous de ces postures ? Trouvez-vous ces comportements égoïstes ou trouvez-vous cela important de rester fidèle à ses valeurs ? Peut-on être soldat·e sans renoncer à son libre arbitre ? Être soldat·e et pacifiste est-il compatible ? 

Actuellement, seuls les hommes sont, à l’exception de certains pays, appelés sous les drapeaux, même si des femmes peuvent embrasser une carrière militaire. Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce que cela dit des représentations que nous avons des hommes et des femmes ?  

Pourquoi risquer sa vie ? 

Certain·es prétendent que « la vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie ». Selon vous, en quoi la valeur d’une vie humaine est-elle si importante ?  

Entrer dans une armée, c’est accepter le principe de perdre sa vie au profit de quelque chose. Qu’est-ce qui pourrait justifier un engagement – militaire ou autre – qui pourrait vous coûter la vie ? Se battre pour un idéal, pour une société plus juste, contre une dictature, un État envahisseur ? Sauver la vie d’un·e ou plusieurs membres de votre famille ou d’un·e ami·e ? Votre pays ? Vos biens ? Vos croyances/idées ? Imaginons que les autorités belges envoient des militaires belges se battre en Ukraine aux côtés des militaires ukrainien·nes. Quelles sont les justifications qui vous paraissent acceptables pour que des militaires risquent leur vie ? (i) Se battre en solidarité avec le peuple ukrainien qui en a besoin ? (ii) Se battre pour faire vaincre la démocratie contre une dictature ? (iii) Se battre pour la raison que si on arrête les Russes en Ukraine, on se protège contre le risque qu’elle nous envahisse ensuite ? 

Quand nous sommes face à un conflit, une injustice, existe-t-il d’autres moyens de réagir ? Quels pourraient-ils être ? 

Respecter les règles du droit international  

Tous les pays du monde s’engagent à respecter les règles contenues dans la Charte des Nations unies. Le seul cas où on a le droit de faire la guerre, c’est pour se défendre de l’agression d’un autre État.  

Un conflit armé n’est pas une zone ou une période de non-droit. Ce qu’on appelle le droit international humanitaire (ou droit de la guerre) définit les règles unanimement acceptées. Son principe le plus connu est que la guerre ne peut concerner que les personnes et équipements militaires. Les personnes civiles (et assimilées) et les bâtiments civils doivent être préservé·es. On constate actuellement que ce principe n’est pas toujours respecté. Le fait que votre adversaire ne respecte pas le droit de la guerre constitue-t-il à vos yeux une excuse pour ne pas le respecter ? Dans ce cas, où est la limite ?  

Un autre principe du droit international humanitaire est le principe de proportionnalité. On ne peut pas utiliser des armes qui causent des dégâts excessifs par rapport à l’objectif. Interdit, par exemple, de bombarder et détruire tout un immeuble pour tuer seulement deux soldat·es adverses. Qu’en est-il de la bombe atomique qui peut effacer toute une ville de la carte et rendre le territoire inhabitable ? De nos jours, on annonce des armes actionnées par l’intelligence artificielle. Ce sera la machine qui évaluera si la cible est militaire ou non, qui décidera de tirer ou non. Qu’en pensez-vous ? Qui sera, alors, responsable en cas de problème ? 

La question des émotions dans le climat actuel  

Face à une menace de guerre et un climat anxiogène, il est normal de ressentir des émotions telles que la peur, la colère, la tristesse, l’injustice, etc. Les émotions peuvent susciter chez chacun·e des sentiments très contradictoires et très forts. Pour certain·es, la tristesse pétrifie et rend passif·ve, alors que la colère et la peur font réagir, et pour d’autres c’est la peur et la colère qui vont paralyser.   

Les images de destruction qui nous parviennent des conflits armés sont effroyables. Elles peuvent susciter plusieurs sentiments. Quelle est, quand vous voyez ces images, la part de colère/tristesse/peur en vous ?   

Ces émotions mènent parfois à des réactions instinctives, irréfléchies, irraisonnées, individuellement mais aussi collectivement. Comment gérer nos émotions pour ne pas être désespéré·e/tétanisé·e ? Peut-on dire que la guerre réveille en nous ce que l’éducation, la raison, s’efforcent ordinairement de maîtriser ? 

Pourquoi, dans ces situations, le dialogue, la recherche raisonnée d’un consensus, sont-ils difficiles ? Existe-t-il d’autres moyens de réagir ? 

Et les médias dans tout ça ?  

C’est par les médias (presse papier, radio, télévision, etc.) et les réseaux sociaux que nous avons accès au contexte actuel, aux conflits, aux annonces des dirigeant·es, à l’analyse des discours de ces dernier·ères.  

En général et, plus particulièrement dans le contexte actuel, faites-vous confiance aux informations véhiculées par les médias ? Et dans le travail des journalistes ? Constatez-vous une (des) différence(s) de traitement de l’information entre les médias d’une part et entre ces dernier·ères et les réseaux sociaux d’autre part ? Que doivent mettre en place les médias mais aussi les citoyen·nes pour être plus vigilant·es quant aux développements de fausses informations et du risque d’instrumentalisation et de manipulation des médias par les dirigeant·es politiques au service de leurs propres intérêts ? 

Au-delà des informations diffusées, de nombreux médias se projettent dans des scénarios hypothétiques : Et si Vladimir Poutine envahit un pays européen ? Et si des chars sont envoyés dans les pays baltes ? Et si des soldat·es belges sont envoyé·es sur le territoire ukrainien ? Envisager ces scénarios est-il une bonne chose pour comprendre les enjeux et s’y préparer ou bien cela renforce-t-il le caractère anxiogène du climat actuel ?  

La manière dont sont représentés dans les médias les dirigeant·es des USA ou de la Russie face aux européen·nes ne renforce-t-elle pas la polarisation entre l’Europe et les États-Unis et entre l’Europe et la Russie ?  

En termes de représentation, on ne peut également que constater le faible nombre de personnalités féminines présentes dans les médias pour s’exprimer au sujet du réarmement de notre pays, des conflits armés actuels en Europe et dans le monde. Qu’en pensez-vous ? Trouvez-vous cela normal ?  

Un autre monde est-il possible ? 

Dans le contexte actuel sur lequel nous avons l’impression d’avoir que peu de prise, il peut être profitable de prendre de la distance en s’engageant et/ou en s’indignant. 

Sommes-nous de simples spectateur·rices d’un monde violent ou bien pouvons-nous infléchir le cours des choses ? Quelle est la mesure du pouvoir que vous pensez avoir (nulle, minime, énorme) ?  

Qu’est-ce qui vous indigne de manière générale et dans le contexte actuel ? Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ? Passé l’étape de l’indignation, comment désirez-vous agir ? Pensez-vous que cela vaut le coup de s’engager ? Pourquoi ? 

 

Bibliographie :

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Meta assouplit sa politique de modération : pour quelle liberté d’expression ?

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JANVIER 2025

Cette fiche est rédigée à l’attention des tou·tes les enseignant·e·s et éducateur·rices de secondaire. Elle propose différentes pistes de réflexion parmi lesquelles choisir afin de mener une discussion de 15 minutes (ou plus si le contexte le permet). Crédit photo : iStock

Les faits

Début janvier, Mark Zuckerberg, le patron de Meta (maison-mère de Facebook, Messenger, Instagram et Whatsapp notamment) a annoncé vouloir renforcer la « liberté d’expression » sur ses plateformes, quitte à filtrer moins de contenus dangereux.  

Parmi les évolutions à venir, le magnat de la tech renonce, aux États-Unis, au programme de vérification des faits (fact-checking) qui avait été créé pour lutter contre la désinformation. Instauré après la première élection de Donald Trump en 2016 (au cours de laquelle Facebook avait été vivement critiqué pour la diffusion incontrôlée de fake news susceptibles d’influencer le scrutin), ce partenariat habilitait des agences de presse et médias indépendants à épingler des contenus incorrects pour y ajouter du contexte. Désormais, Meta s’appuiera sur un système de « notes communautaires » rédigées par des internautes, jugés moins « partisans » par Zuckerberg. 

Autres modifications : les restrictions sur certains thèmes comme l’immigration ou le genre seront levées et les contenus politiques seront davantage visibles dans les fils d’actualité. Pour opérer ces changements, les équipes en charge de la modération des contenus seront transférées de Californie (un État acquis aux démocrates) au Texas (plus conservateur). 

Porte ouverte aux discours de haine 

A l’aube du second mandat de Donald Trump, de nombreux observateur.ices ont vu dans cette annonce un gage offert au président élu, alors que ses soutiens se plaignent de longue date du programme de fact-checking, qu’ils comparent à de la « censure ». 

D’autres craignent que ce revirement ouvre les vannes de la désinformation et des discours de haine, aggravant la radicalisation en ligne. Alors que les plateformes de Meta comptent des milliards d’utilisateur.ice.s dans le monde, les algorithmes sont conçus pour favoriser les publications qui génèrent le plus de réactions. En l’absence de garde-fous, les contenus extrêmes pourraient donc gagner en visibilité, au détriment de faits vérifiés. 

La liberté d’expression régulée en Europe 

Dans le sillage d’Elon Musk, patron de la plateforme X, Mark Zuckerberg s’en est également pris à l’Union européenne, qu’il accuse d’« institutionnaliser la censure » par des réglementations trop strictes. Ce que la Commission européenne a formellement réfuté.  

En Europe, plusieurs textes législatifs régulent l’espace numérique et la liberté d’expression. Le Digital Service Act (DSA), par exemple, contraint les grandes plateformes comme Meta à respecter les lois qui interdisent les injures racistes ou sexistes, les incitations à la violence ou les contenus terroristes. Reste à voir si ces lois seront suffisantes pour résister à l’influence de la « big tech » américaine.   

Penser les faits : quelques pistes

Au nom de la liberté d’expression… 

Qu’est-ce que la liberté d’expression ? 

La liberté d’expression est un droit fondamental qui permet à toute personne de s’exprimer publiquement sur tout sujet. Ce droit n’est évidemment pas absolu puisqu’il est encadré par des lois. 

Faut-il fixer des limites à la liberté d’expression ? Dans quel but fixerait-on des limites à la liberté d’expression ?  

Quelles sont, parmi les limitations suivantes de la liberté d’expression, celles qui vous semblent légitimes ?  

  • La diffusion d’informations inexactes, de fake news ? 
  • Les propos insultants, injurieux, déshumanisants ?  
  • La diffusion de messages qui ont ou pourraient avoir pour conséquence que des actes graves soient perpétrés (appels à la haine ou à la violence) ?   
  • Les atteintes à la vie privée des gens (informations telles que son état de santé ou son orientation sexuelle, etc.) ? 
  • La diffusion de messages « qui visent à la destruction des droits et libertés » (art. 30 de la Déclaration universelle des droits de l’homme). Faut-il tolérer les intolérants ? 

Pour celles qui vous semblent légitimes, comment pourrait-on contrôler le respect de la règle et, si nécessaire, sanctionner les infractions ? Qui doit décider si la règle est enfreinte ou non ? 

Liberté d’expression et inégalités ? 

A la base, la promesse des réseaux sociaux était de donner une voix à tout le monde, de manière équitable. Or, les échanges, sur les réseaux sociaux (via notamment les commentaires laissés sur des publications) deviennent de plus en plus vifs. Ces échanges sont de nature à amplifier la polarisation (l’opposition) de points de vue de plus en plus radicaux.  

Est-ce une bonne chose ? Quels risques cette évolution fait-elle peser sur notre société ? Quelle est la gravité de ces risques ?   

Une chose est de pouvoir s’exprimer librement ; une autre est d’être entendu. Est-il normal que, dans une démocratie, la voix de certaines personnes soit davantage entendue que celle des autres ? Est-il normal que l’on entende, sur des questions de société, davantage que celle des autres, la voix des personnalités politiques / des représentants d’associations (syndicats, ONG, etc.) / des personnalités sportives / des stars et vedettes de la chanson ou du cinéma / des scientifiques / des riches ? 

On constate également, sur les réseaux sociaux, que les femmes, les personnes immigrées ou issues de l’immigration, les LGBTQIA+… font l’objet de critiques acerbes, voire violentes. Cela mène parfois au (cyber)harcèlement. De nombreuses critiques ne portent pas sur ce que ces personnes expriment, mais sur leur identité.
Comment expliquez-vous cela ? Certaines d’entre elles, lasses ou parfois démolies, quittent ces réseaux sociaux, s’auto-censurent. Le comprenez-vous ? Qui peut et qui doit lutter contre ce phénomène ? 

Et la vérité dans tout ça ?  

Certain·e·s théoricien·ne·s estiment qu’avec le développement des réseaux sociaux et la création exponentielle de contenus, les faits objectifs ont désormais, dans des lieux de débat (réseaux sociaux, débats politiques) moins d’importance que les opinions développées par des personnes influentes. 

Qu’est-ce qui définit ce qui est vrai ? Qui décide de ce qui est vrai ? Si une majorité pense quelque chose, cela en fait-il une vérité ? 

Donner son opinion a-t-il la même valeur qu’exposer des faits ? Chacun peut-il croire ce qu’il veut sans que cela soit remis en doute, questionné ?  

Est-il possible pour un individu de se forger une opinion quand l’information sur les faits n’est pas exacte ? 

L’information, les médias et moi… 

Une enquête récente sur les usages médiatiques des jeunes1 montre que les réseaux sociaux est l’une de leurs principales sources d’information. Pour beaucoup d’entre eux, les médias mainstream ne sont pas des sources d’information directe. Ils et elles consultent des articles de ces médias parce qu’ils leur sont recommandés sur les plateformes ou parce qu’ils et elles veulent approfondir une information lue sur les réseaux sociaux. 

Qu’est-ce que l’information ? Que doit-on en attendre ? Avec quel média vous informez-vous ? Pourquoi ce média ? Lisez-vous du contenu produit par des journalistes ? Leur faites-vous confiance ? Pourquoi ?   

Qu’est ce qui fait la qualité d’une information ? Comment est-il possible de vérifier une information ? Sommes-nous tous armé·es pour le faire ? A qui incombe le fait de vérifier une information ? Pourquoi ? Peut-il arriver que la vérification d’une information soit biaisée, partisane ? La vérification doit-elle se faire en interne ou via des instances externes et indépendantes, comme dans l’audiovisuel (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) ou encore dans le domaine journalistique (Conseil de Déontologie Journalistique) ? 

Certains organes de presse sont détenus par des personnes privées – ayant des intérêts économiques et des opinions politiques personnelles. Ces personnes peuvent dès lors présenter l’actualité selon l’angle qui favorise leurs intérêts (politiques, économiques) et opinions. D’autres médias sont créés par les pouvoirs publics. Mais en Europe, les uns comme les autres sont tenus de respecter des lois, notamment en matière de pluralisme et de transparence.  

Que vous semble-t-il préférable ?  Quelles balises sont-elles nécessaires pour éviter la manipulation, voire la propagande ? 

Des réseaux sociaux devenus incontrôlables ?  

Les réseaux sociaux sont souvent perçus comme des lieux où tout doit aller vite. Les messages doivent être concis, simples et percutant. La réalité est pourtant souvent complexe, connaît des nuances, des exceptions, ne se laisse pas réduire à des slogans.  

Percevez-vous les dispositifs mis en place par ces plateformes qui permettent de favoriser certaines informations/contenus (algorithmes, publicités personnalisées, recommandations, etc.) comme un danger ? Pour quelles raisons ?  

Pensez-vous que les réseaux sociaux soient un atout ou un obstacle pour appréhender le monde réel ? Quels impacts pourraient-ils avoir sur nos démocraties ? 

Les personnes qui détiennent ces réseaux sociaux sont-elles responsables des contenus qui y sont postés ? Les contenus publiés doivent-ils être régulés ? Par qui : les plateformes, les États, les utilisateur·rices eux-mêmes ? Qu’est-ce que cela augure pour le métier de journaliste ? Est-ce que rester sur un réseau social c’est cautionner ?  

Comment faut-il sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles ? Est-il normal que l’on ne puisse pas s’expliquer, se défendre quand un réseau social nous punit ?  

Les réseaux sociaux sont des outils puissants par lesquels des puissances et personnes étrangères peuvent intervenir dans la vie démocratique d’autres pays. Est-ce un problème ? En quoi ? 

En protestation avec les idées développées sur X, une vague de désinscriptions est prévue pour le jour de l’investiture du président Trump, le 20/01. Faut-il quitter des espaces dont on critique la gouvernance ou bien y rester pour être au courant de ce qui s’y dit ?  

 

Bibliographie :

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NOVEMBRE 2024

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Crédit photo : Anna Stills (iStock)

Les faits

Encore inconnu en Europe il y a une quinzaine d’années, le Black Friday (ou « Vendredi noir ») est une opération commerciale importée des États-Unis. Pour l’occasion, les grandes enseignes et petits commerces cassent leurs prix, entre vraies bonnes affaires, fausses promos et hyperconsommation.

Chaque quatrième vendredi du mois de novembre, le Black Friday donne le coup d’envoi, outre-Atlantique, de la période des achats de Noël. De coutume depuis les années 60 environ, son origine est incertaine. Selon les différentes versions qui circulent, ce « Vendredi noir » pourrait faire référence à l’affluence sur les routes après la fête de Thanksgiving, célébrée la veille, aux magasins bondés ou au chiffre d’affaires des commerçant·es, dont les comptes passeraient du rouge (négatif) au noir (bénéfices) lors de cette journée de promotions.

Des milliards dépensés en ligne

Cette année, les Américain·es ont battu un nouveau record, avec 10,8 milliards de dollars dépensés en ligne, soit 10,2 % de plus que l’année dernière. En Belgique, où le phénomène est apparu il y a une dizaine d’années, 63 % des consommateur·rices (soit 11 % de plus que l’an dernier) prévoyaient de faire des achats lors du Black Friday pour un montant moyen de 329 euros (+6 euros), selon un sondage de Testachats.

Dans la pratique, les promos débordent cependant de plus en plus sur la semaine précédente, le week-end et le lundi suivant avec le Cyber Monday, autre journée de rabais visant à booster les ventes en ligne. Mais, parmi l’avalanche de réductions, toutes ne sont pas toujours bonnes à prendre. Certaines sont même trompeuses : depuis 2022, le SPF Économie a ainsi constaté 811 infractions en la matière.

De plus, l’opération ne profite bien souvent qu’aux multinationales et plateformes en ligne, les petits commerces n’ayant pas toujours la capacité de rivaliser avec les ristournes des grands groupes.

Actions de protestation

Autre écueil : le coût écologique. Hyperproduction, explosion des livraisons et des retours, montagne de déchets, etc. Le Black Friday a un impact environnemental désastreux, sans compter la pression mise sur les travailleur·ses.

Face à ce constat, des alternatives comme le Green ou le Blue Friday ont vu le jour. L’idée est d’encourager les consommateur·rices à réparer, opter pour la seconde main ou consommer local et responsable. En Belgique, certaines enseignes sont restées fermées le jour du Black Friday, tandis qu’en Allemagne et dans d’autres pays, des centaines d’employé·es d’Amazon ont protesté contre leurs conditions de travail.

Penser les faits : quelques pistes

Consommation

Le Black Friday propose d’acquérir des biens, pousse à la consommation.

Pourquoi répondons-nous à cette injonction ? Qu’est-ce qui, précisément, nous pousse à acheter ? Ce que nous achetons répond-il à un besoin ? Ou à une envie ? Quelle différence fait-on entre les deux ? Quelle différence entre acheter quelque chose dont nous avons besoin et avoir besoin d’acheter quelque chose ? Est-ce la chose dont nous avons besoin ou l’acte d’acheter ?

Le Black Friday augmente notre pouvoir d’achat, mais augmente-t-il ou restreint-il notre liberté ?

Le besoin d’acheter peut-être plus fort que la raison (c’est-à-dire on achète des choses pas parce qu’on en a vraiment besoin, mais parce qu’on a besoin d’acheter, quoi que ce soit). Quand acheter s’impose à nous comme une fin en soi, dans quelle mesure peut-on parler d’addiction ou de drogue comme c’est le cas, chez certaines personnes, pour le tabac, l’alcool et le jeu, par exemple ?

A-t-on toujours le choix de notre consommation ?

Certains ménages sont dans le besoin et à l’affût des promotions et des bons plans pour acheter des biens du quotidien parfois indispensables. D’autres personnes profitent du Black Friday pour acquérir des biens non-essentiels.

Que vous évoque la coexistence de différents objectifs de consommation, visibles au moment du Black Friday ? Pensez-vous que des ménages sont obligés d’attendre de telles promotions pour acheter ce dont ils ont besoin ? Une société plus égalitaire serait-elle souhaitable ? Comment la mettre en œuvre ?

Achat juste et juste prix

Le Black Friday provoque un pic de consommation.

Chaque article acheté a dû être produit et acheminé. Tout cela a un coût : grande utilisation de pages internet qui font tourner les serveurs et data centers à plein régime, emballages (plastique et carton), transports (notamment en avion). La semaine du Black Friday, c’est 94 % de CO2 émis en plus qu’une semaine normale. Les achats réalisés impulsivement lors du Black Friday génèrent aussi un grand nombre de retours à l’expéditeur. C’est le cas d’environ un quart des colis par les consommateur·rices de moins de 30 ans.

Certaines enseignes ne peuvent vendre des produits (comme des vêtements) à un prix si bas que parce qu’ils sont fabriqués dans des conditions de travail inhumaines.

Le Black Friday a aussi un impact sur les conditions de travail de personnes, ici en Europe, qui travaillent notamment dans la logistique et doivent prester de nombreuses heures supplémentaires pour envoyer, empaqueter et livrer les colis qui sont achetés en ligne.

Il a également un impact sur les petits commerces qui doivent s’aligner sur les promotions faites par les grandes enseignes.

Suis-je responsable de l’impact de mon achat sur :

  • l’environnement ?
  • les conditions de travail des personnes qui produisent là-bas ?
  • les conditions de travail des personnes qui travaillent ici ?
  • la viabilité économique des petits commerces ?

Quelle différence cela fait-il si moi, à mon niveau, j’achète ou je m’abstiens d’acheter quelque chose ? Suis-je attentif·ve à ce qu’un article que j’achète soit vendu à un prix juste ? Qu’est-ce que je mets derrière cette notion ?

On dit habituellement d’un prix qu’il est valable à la condition qu’acheteur·se et vendeur·se soient l’un·e et l’autre d’accord de procéder à la transaction. Qu’en pensez-vous ? La liberté d’acheter et celle de vendre sont-elles réelles ? Cette liberté doit-elle prévaloir sur le reste ? Quelle place l’éthique prend-elle dans vos choix de consommation ?

Black Friday, publicités et médias

Les publicités lors du Black Friday nous envahissent.

Sur quels supports avez-vous entendu parler du Black Friday ? Comment avez-vous réagi face à ces publicités ? Avez-vous acheté des produits suite à des publicités liées au Black Friday ?

Quels sont les types de messages, le vocabulaire, les couleurs et les illustrations utilisées ? Pourquoi, selon vous ? Cela vous a-t-il donné envie d’acheter ?

Quel impact a la publicité sur la consommation des gens ? Vous êtes-vous senti·e visé·e par la publicité que vous avez reçue ? Si oui, par quel procédé (vocabulaire, illustration) ?

Le Black Friday et l’info

Observez comment les médias d’information (presse papier, presse numérique, journal TV, radio, etc.) traitent le sujet du Black Friday et abordent cette abondance publicitaire.

Est-il pertinent que le journal télévisé ou radio s’ouvre sur un sujet lié au Black Friday ? N’est-il pas contradictoire qu’un article qui traite de la surconsommation liée au Black Friday se trouve sur la même page que des publicités liées à ce même Black Friday ? Trouvez-vous ce traitement objectif ? Quelles influences ce traitement médiatique a-t-il sur la consommation ?

Consommer autrement ?

Des personnes choisissent de prendre leur temps pour s’assurer qu’un achat est bien réfléchi, qu’il n’est pas seulement impulsif. Il en est aussi qui décident de ne pas acheter ou d’acheter moins. Qu’en pensez-vous ?

Que pensez-vous des initiatives alternatives au Black Friday ? Pensez-vous que vous pourriez modifier votre manière de consommer ? Comment vous y prendriez-vous ? Quelles pistes identifiez-vous ?

Bibliographie :

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JUIN 2024

Note

Ce document est rédigé à l’attention de tou·tes les enseignant·es et éducateur·rices de secondaire. Il propose différentes pistes de réflexion parmi lesquelles choisir afin de mener une discussion de 15 minutes (ou plus si le contexte le permet).

Une fiche Questions Vives ne contient pas de position de nature politique et elle n’engage pas les partenaires à titre individuel.

Les faits

L’issue du triple scrutin du 9 juin est connue. Verdict ? Une nette tendance à droite, même si les résultats sont contrastés. L’abstention bat également un nouveau record : plus d’un million d’électeurs (12,5 %) ont boudé les bureaux de vote.

En Belgique francophone, le MR sort grand gagnant des urnes. Le parti libéral se hisse à la première place en Wallonie (29,6 % des voix) et à Bruxelles (21,5 %). Arrivé 2e, le PS perd quelques plumes, avec 23,2 % des voix au sud du pays et 18,3 % dans la capitale. De retour après cinq ans d’opposition, Les Engagés progressent partout : ils se classent 3e en Wallonie (20,7 %) et 4e à Bruxelles (8,9 %), derrière le PTB qui récolte 17,3 % des suffrages dans la capitale. Au sud du pays, il décroche la 4e place (12,1 %). Reste Ecolo, grand perdant des élections, qui recule partout, avec 7 % en Wallonie et 8,2 % à Bruxelles.

A la suite de ces résultats, le MR et Les Engagés ont décidé de s’allier à tous les niveaux de pouvoir. En Région wallonne et en Fédération Wallonie-Bruxelles, on se dirige dès lors vers une coalition de centre-droite. Le PS, lui, a fait le choix de l’opposition.

Le Vlaams Belang, deuxième parti de Flandre

Alors que les sondages prédisaient une percée du Vlaams Belang, la N-VA reste maître du jeu (23,9 %) au parlement flamand.

En progression, le Vlaams Belang (22,7 %) représente la deuxième force politique de Flandre, devant les socialistes de Vooruit (13,8 %), les sociaux-démocrates du CD&V (13 %), les libéraux de l’Open Vld(8,3 %), ainsi que les partisans du PVda (8,3 %) et de Groen (7,3 %). Le parti libéral du Premier ministre sortant, Alexander De Croo, subit la plus lourde défaite.

N-VA et MR en pole position au fédéral

Avec des résultats similaires au niveau fédéral, la N-VA et le MR devraient jouer un rôle prépondérant dans la prochaine coalition. Qui seront leurs alliés ? La question n’est pas encore tranchée à ce jour. Mais une chose est sûre : la participation du Vlaams Belang reste actuellement exclue (malgré ses 20 sièges à la Chambre) en raison du cordon sanitaire.

Montée importante des extrêmes et déroute écologiste en Europe

En Europe, le Parti populaire européen (PPE) et l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates (S&D) se maintiennent, rendant possible la reconduction de la coalition sortante avec les libéraux de Renew, même affaiblis. Cependant, plusieurs formations d’extrême droite ont réalisé une percée notamment en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et en Autriche, provoquant au passage la dissolution de l’Assemblée nationale française. Les écologistes enregistrent un net recul.

Florence Marot

Penser les faits : quelques pistes

Faire son choix

Les électeurs et électrices ont fait leur choix. Si vous avez voté, par quels moyens/médias (parents, amis, journaux, TV, radio, réseaux sociaux) avez-vous recueilli l’information pour faire votre choix ? (Lecture de médias, visionnage d’émissions, discussion avec les parents et ami·es). Quels avantages et inconvénients avez-vous vus à ces moyens de vous informer ? Quels sont les moyens qui ont été déterminants ?

Vous êtes-vous basé·es sur des valeurs pour faire votre choix ? Si oui, laquelle ou lesquelles ? (Projet collectif, individuel, solidaire, inclusif, basé sur la prospérité, le mérite, etc.) Quels éléments (valeurs, contenu du programme, personnalité des candidat·es, etc.) avez-vous mobilisé pour faire votre choix ? Pourquoi ? Avez-vous trouvé dans les partis votre projet de société idéal ?

 

De la politique de diverstissement – Politainment

Durant la campagne électorale, de nombreuses émissions TV et contenus sur les plateformes des réseaux sociaux ont mis en scène des hommes et femmes politiques. Du simple débat dans un cube de verre devant le Parlement wallon, à l’interview d’un président de parti dans une montagne russe, en passant par la discussion avec des hommes et femmes politiques en pyjama, différents médias ont proposé des contenus divers et variés à la frontière de l’information et du divertissement (« infotainment » ou « politainment »).

Avez-vous regardé un ou plusieurs de ces programmes/contenus ? Vous ont-ils permis de mieux comprendre les enjeux de la politique ? En quoi cela vous a-t-il influencé ?
Pensez-vous que le fait de voir des personnalités politiques s’amuser et être des citoyen·nes comme tout le monde leur apporte un capital sympathie qui leur permet de gagner plus de voix des électeur·trices ?

Certains partis mettent dans leur liste des personnalités populaires. Qu’en pensez-vous ? Pensez-vous qu’il s’agit là d’une manière, pour les partis de faire des voix ? Vaut-il mieux que nos élu·es soient des « professionnel·les de la politique » ou des personnes sans expérience politique, mais plus représentatives de la diversité de la population ? Qu’est-ce qui a le plus d’importance dans votre choix : les valeurs générales défendues par un parti, son programme ou la personnalité de ses candidat·es ?

 

Agressivité

Certaines personnalités politiques se montrent très critiques à l’égard de leurs concurrent·es. Elles peuvent formuler des critiques très féroces à l’encontre des idées des autres et, parfois, faire preuve d’une certaine agressivité à l’égard des autres hommes et femmes politiques. On a vu des débats entre interlocuteur·trices qui ne cessaient de s’interrompre et de s’invectiver.

Pensez-vous que l’agressivité soit inhérente à ce type d’exercice ? Qu’elle y apporte un plus ? Ou un moins ? Pensez-vous qu’on peut «faire carrière» en politique si on veut s’accrocher à une posture respectueuse, pacifiée ? L’opposition de différentes idées doit-elle forcément passer par la violence ?

 

« Je m’en fous »

Si on ajoute à l’abstention les votes blancs et les votes en faveur du parti blanco, on atteint 18,6 % de personnes qui n’ont pas soutenu un parti ou un ou plusieurs candidat·es.

Que pensez-vous du fait que le vote soit obligatoire en Belgique ? Pourquoi dire qu’on se désintéresse de la vie politique attire-t-il habituellement des critiques/est mal vu par la collectivité ? Pourquoi n’aurait-on pas le droit de vivre sans se soucier de ces questions ? Pensez-vous qu’un·e ministre, par exemple, est plus légitime si une part importante de la population a pris part au vote ?

 

La majorité définit-elle ce qui est juste ?

Au cours des élections s’affrontent – au travers de partis – des conceptions différentes de ce qui est souhaitable, de ce qui est juste. Tel parti estime qu’il faut privilégier le bien-être de la population actuelle ; tel autre qu’il faut prioritairement veiller aux conditions de vie des générations futures. Tel parti estime qu’il n’est pas juste que les personnes inactives aient des conditions de vie proches de celles qui se fatiguent au travail ; tel autre qu’il faut se montrer solidaire avec les personnes qui rencontrent des difficultés dans la vie.

Qu’est-ce que la justice (au sens de ce qui est juste) ? Pourquoi ne sommes-nous pas forcément d’accord sur ce qui est juste ? Peut-on dire que ce qui est juste est ce que la majorité trouve juste ? Se trompe-t-on si on n’a pas la même représentation de ce qui est juste que la majorité de la population ?

 

Démocratie et État de droit

L’état de droit est un principe fondamental selon lequel toutes les institutions et individu·es, y compris le gouvernement, sont soumis aux lois établies et doivent les respecter. Personne n’est au-dessus de la loi et les décisions et actions des autorités doivent garantir la protection des droits fondamentaux des citoyen·nes.
La sagesse du peuple n’est pas toujours suffisante. Les élections démocratiques ne mettent pas une société à l’abri de décisions choquantes, inacceptables. L’exemple le plus habituel consiste à rappeler qu’Hitler est arrivé au pouvoir par la voie des urnes et que cela n’a pas empêché les pires exactions.

D’un côté, les élu·es disent : « Je suis élu·e, je représente le peuple et rien n’est plus important que la volonté du peuple. Donc je peux décider ce que je veux. » De l’autre côté on lui répond : « Non. Même le peuple ne peut pas enfreindre les droits fondamentaux des personnes qui s’imposent à tous les gouvernements. Vous pouvez gouverner, mais en respectant ce cadre. » Qu’en pensez-vous ?
« Le pouvoir politique a-t-il tous les droits ou doit-il se soumettre à certaines règles ? » « Que penser de gouvernements qui ne respecteraient ni la loi ni les décisions de justice qui les condamnent ? »

 

Normalisation de l’extrême droite

Il y a eu, dans l’Histoire, des périodes sombres au cours desquelles on associait aux gens (les femmes, les personnes racisées, les juifs, etc.) des caractéristiques prétendument liées aux catégories auxquelles ils et elles appartenaient. Cela a eu pour effet des discriminations dont certain·es étaient victimes (comme dans le cas de l’esclavage ou dans celui de la Shoah) et dont d’autres ont tiré profit.
La violence des exactions commises pendant la Seconde Guerre mondiale, quand des idées d’extrême droite ont été poussées à leur paroxysme, a eu pour effet un rejet massif de ces idées simplistes et dangereuses. Le cordon sanitaire est un exemple de cette réaction, du besoin de se protéger contre ces idées jugées toxiques en raison de la violence liée à leurs conséquences concrètes.

L’extrême droite se caractérise par (i) une conception profondément inégalitaire de la société qui accorde une importance majeure aux différences qu’ils voient entre les races, les ethnies, les sexes, les religions, les orientations sexuelles et identités de genre, etc. ; (ii) une vision nationaliste qui soit réclame l’indépendance, soit appelle à plus d’homogénéité sur le territoire ; et (iii) remet radicalement en cause des éléments fondamentaux de nos démocraties tels que l’état de droit, l’équilibre des pouvoirs, les droits des minorités, etc.). (1)

En étant reprises par certains partis « traditionnels », pensez-vous que les idées d’extrême droite ont percolé dans la société, et apparaissent aujourd’hui comme « normales », par exemple en matière de politique migratoire, en matière de justice, en matière sécuritaire, sur les questions identitaires et sur les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ ?
Comment expliquer que des idées qui étaient inacceptables hier semblent plus acceptables aujourd’hui ?
Pensez-vous que, au nom de la liberté d’expression, toutes les idées se valent et doivent pouvoir être exprimées librement, même celles qui sont basées sur des contre-vérités et/ou sèment la haine entre les personnes ?
Pensez-vous que les réseaux sociaux jouent un rôle dans la normalisation des idées extrêmes ? Sont-ils un lieu privilégié pour le développement de ce type d’idées ?

(1) Selon Benjamin Biard, du CRISP et professeur invité à l’UCL. https://www.centreavec.be/publication/ce-dont-lextreme-droite-est-le-nom/

En dehors des élections

En démocratie, le pouvoir des citoyen·nes ne s’arrête pas au seul moment des élections. Ils et elles conservent le droit de faire entendre leur voix, par exemple en s’adressant directement à leurs parlementaires pour leur faire connaître leur opinion (interpellations politiques), en soutenant des organisations dites « de la société civile » via du volontariat dans des associations, en signant des pétitions en participant à des manifestations ou à des actions de désobéissance civile, ou encore via des changements de comportements individuels, etc.

Que pensez-vous de ces modes d’action ? Dans quelle mesure est-ce important pour vous ou non de vous investir dans ce type de démarche ? Voyez-vous le fait d’aller voter comme un engagement citoyen ?

Pour en savoir plus :

Élections 2024 – https://www.rtbf.be/elections-2024

Des coalitions difficiles… mais pas impossibles : tentez de créer des majorités dans les différents parlements avec notre module interactif –https://www.rtbf.be/article/arriverez-vous-a-former-des-coalitions-mettez-vous-dans-la-peau-d-un-formateur-de-gouvernement-avec-nos-simulateurs-de-majorites-11386867

L’extrême droite partout – https://www.revuepolitique.be/lextreme-droite-partout/

Le cordon sanitaire est-il démocratique ? – https://www.rtbf.be/article/le-cordon-sanitaire-est-il-democratique-11120439

Sources :

Crédit photo : RTBF

Un réarmement, mais à quel prix ?

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Conflit Israël – Territoires palestinies occupés

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NOVEMBRE 2023

AVERTISSEMENT

Le sujet abordé est sensible et nécessite une grande prudence. Nous ne pouvons être tenus responsables des difficultés qui pourraient en résulter. Ces fiches sont un appui pédagogique destiné à développer la réflexion critique et autonome des élèves. Des références à des idées très différentes peuvent être communiquées afin de susciter cet esprit critique. Cette fiche n’est en aucun cas une prise de position dans le conflit de la part des organisations qui y ont travaillé et de ce qu’elles représentent. Elle vise à permettre un dialogue et réflexion critique à propos de concepts mobilisés dans cette actualité, et non à propos du conflit en lui-même. Le sujet est sensible et peut entraîner des réactions vives des élèves. Il importe, avant de commencer la discussion, de rappeler les règles d’un débat serein : demander la parole, ne pas parler trop longtemps, ne pas interrompre, ne pas insulter, etc. Si les conditions d’un débat serein ne sont plus respectées, y mettre un terme et, si possible, lancer un débat « méta » sur la question « pourquoiest-on emporté par ses émotions, au point qu’il n’est plus possible de discuter sereinement ?

Les faits

Plutôt que de relater des faits qui seront remplacés par de nouveaux développements le lendemain, et étant donné que les développements sont abondamment couverts par les médias, nous souhaitons référer aux sources médiatiques, comme par exemple :

https://www.rtbf.be/archive/guerre-au-proche-orient https://www.lesoir.be/81616/sections/proche-et-moyen-orient https://www.lalibre.be/dossier/international/moyen-orient/attaques-du-hamas-israel-palestine-en-guerre/

Penser les faits : quelques pistes

Le poids de mots

S’agit-il de crimes de guerre ? Si on estime qu’existe un conflit armé entre l’état d’Israël et le groupe terroriste Hamas, il s’agit en effet d’infractions graves – parmi les plus graves qui soient – au droit de la guerre. On peut dans ce cas parler de crimes de guerre. S’agit-il de terrorisme ? Il n’y a pas encore un consensus sur une définition dans le droit international, mais des définitions ont été proposées par les Nations Unies et l’Union européenne, comme par exemple : « des actes criminels, y compris contre des civils, commis dans l’intention de causer la mort ou des blessures corporelles graves, ou la prise d’otages, dans le but de provoquer un état de terreur dans l’opinion publique en général ou dans un groupe de personnes ou de personnes particulières, d’intimider une population ou contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte. »[1], ou encore « Les actes de terrorisme ont pour but, par leur nature ou leur contexte, d’intimider gravement une population ou de contraindre indûment un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte ou à déstabiliser ou détruire gravement les structures politiques, constitutionnelles, économiques ou sociales fondamentales de ce pays. Un pays ou une organisation internationale. » [2] Le Hamas, officiellement reconnu comme un groupe terroriste par l’Union européenne depuis 2001, a attaqué la population civile israélienne, tué des personnes, emporté des otages. Comment peut-on qualifier ces faits ? Pensez-vous qu’il existe des circonstances où le recours à des actes de violence est moralement acceptable ?

[1] Conseil de sécurité des Nations Unies, dans sa résolution 1566 d’octobre 2004

[2] Mai 2005, adoption de la Convention pour la prévention du terrorisme par le Conseil de l’Europe

Droit de riposter ?

La guerre met un État dans une situation particulièrement critique. Acculé par des circonstances défavorables, il pourrait être tenté, à un moment ou un autre, de perdre la raison et de commettre des actions meurtrières. C’est la raison pour laquelle existe le droit international humanitaire et le « droit de la guerre ». Il définit ce que les forces armées peuvent faire et ce qu’elles ne peuvent pas faire lors d’un conflit armé. Ces règles visent notamment à protéger les populations civiles dont on a toujours estimé qu’elles n’étaient pas concernées ou devaient ne pas l’être par les batailles entre militaires. Ces règles (ne pas maltraiter les prisonnier·es, ne pas attaquer les populations civiles, ne pas prendre d’otages, etc.) sont les mêmes pour les deux camps. Estimez-vous que ce soit une bonne chose ou que la partie armée agressée devrait pouvoir, elle, en tant que « victime » avoir recours à tous les moyens possibles pour se défendre, en ce compris attaquer les civil·es de la partie adverse ? Le fait qu’une partie d’un conflit ne respecte pas le droit international humanitaire ou le droit de la guerre n’autorise pas l’autre à l’enfreindre également. Estimez-vous que cela devrait être le cas ? Une règle ne devrait-elle être respectée que si tout le monde la respecte ? Doit-on observer un principe parce que tout le monde le respecte ou parce qu’on pense qu’il est juste ? Que faire quand un conflit dure depuis très longtemps ? Cette distinction entre agresseur et agressé tient-elle toujours ou les deux parties finissent-elles par être, selon des modalités différentes, à la fois agresseurs et agressés ?

Représailles

Les mesures de représailles sont des réponses à des actions passées, tandis que les mesures de défense sont des actions prises pour se protéger contre des menaces actuelles ou imminentes. Une même mesure peut être à la fois l’une et l’autre, quand les représailles ont une visée dissuasive. Par mesure de représailles contre les attaques terroristes dont il a été l’objet, Israël a imposé des sanctions contre les habitant·es de la bande de Gaza : plus d’approvisionnement ni en eau, ni en médicaments, ni en électricité, ni en nourriture. Cette sanction touche durement la population civile. Pensez-vous qu’il soit acceptable de punir toute une population pour toucher les auteurs d’actes terroristes, si abominables ces actes aient-ils été ? L’Histoire compte plusieurs épisodes pendant lesquels une armée a menacé d’exterminer une population si les coupables qui s’y cachaient ne se rendaient pas, à une moindre échelle, les profs qui, dans le passé, menaçaient toute une classe de punition collective si le coupable ne se désignait pas, usaient du même principe. Quel jugement moral portez-vous sur cette pratique ? La fin justifie-t-elle les moyens ? Que penser, de l’autre côté, des auteur·es de ces actes terroristes qui se cachent au milieu de la population civile plutôt que de se dénoncer ? Pensez-vous qu’ils et elles manquent de courage et/ou d’honnêteté ? Que feriez-vous à leur place ? Et que penser des chef·fes qui donnent leurs ordres depuis des pays étrangers ?

Valeur d’une vie

La vie humaine a une valeur infinie pour les religions (et notamment dans les religions juive, musulmane et chrétienne représentées dans le conflit israélo-palestinien) et dans l’esprit de la plupart des personnes agnostiques ou athées. En dehors de quelques circonstances telles que les militaires pendant une guerre, tuer est un interdit universel. Pourtant, ici, le Hamas a massacré des Israélien·nes et les autorités israéliennes ont décidé de frappes dont elles savaient qu’elles tueraient des Palestinien·nes. Pensez-vous que la vie humaine doit être absolument (c’est-à-dire de façon absolue, sans exception) préservée ou pensez-vous qu’il existe des circonstances où tuer des gens est acceptable ? On parle beaucoup « des Israélien·nes » et « des Palestinien·nes » comme s’il s’agissait chaque fois d’un ensemble homogène. Comment éviter le piège de la généralisation ?

L’importance des images

Le droit de la guerre interdit de publier des photos de prisonnier·ères de guerre. Le Hamas a veillé à filmer ses opérations sanguinaires et à en diffuser les images. Pourquoi pensez-vous qu’il a adopté cette stratégie de communication ? Comment nous sentons-nous en voyant ces images ? Pourquoi les regardons-nous quand même si elles nous choquent ? Pareillement, nous sommes particulièrement scandalisé·es par les images d’enlèvement, avec violence, d’enfants, de jeunes femmes et de personnes très âgées. Les terroristes en sont conscient·es et en jouent pour intensifier leur provocation. Comment expliquez-vous cette sensibilité et cette insensibilité (celle des terroristes du Hamas) ?

Détenir la terre

Le conflit israélo-palestinien, c’est l’histoire de deux peuples qui revendiquent la propriété et le contrôle d’un même espace, d’une même terre. La terre est-elle un bien comme un autre ? Qu’est-ce que le fait d’être propriétaire d’un terrain a de plus que le fait d’être propriétaire d’une voiture ou d’une entreprise ? En quoi le fait d’avoir une terre à soi est-il important pour un peuple ?

Violence et souffrance

Un certain nombre de voix expriment que la violence des agressions du Hamas est certes démesurée et inacceptable, mais qu’elle doit être mise en rapport avec la violence de la façon dont sont traité·es les habitant·es de la bande de Gaza, sous blocus israélien depuis 2007. Peut-on comparer ces violences de natures différentes ? Qu’en est-il de la souffrance ? La violence est un acte externe, intentionnel et direct, tandis que la souffrance peut être causée par des événements externes (comme la violence), mais elle peut aussi être le résultat de facteurs internes ou de circonstances de la vie comme des conditions de vie pénibles. Certain·es pensent que ce n’est pas seulement la violence qu’il faut combattre, mais tout ce qui, d’origine humaine, crée de la souffrance. Qu’en pensez-vous ?

Neutralité

Les auteur·es de cette fiche ont veillé à ne pas poser une question centrale, aussi visible qu’un éléphant dans un couloir : à quel camp donner raison ? Plusieurs explications conjuguent leurs effets : la crainte de s’attirer les foudres – parfois extrêmement violents – des adeptes de tel ou tel camp ; la nécessité de respecter les règles relatives à la neutralité des espaces scolaires et la volonté d’offrir des espaces de réflexion sereins sur des éléments connexes à ce conflit. Quelle est l’importance de la neutralité ? Pensez-vous qu’il soit possible d’être neutre ? Comment peut-on ou de s’efforcer de l’être ? Pourquoi pensez-vous que ce sujet soit si sensible dans la société ? Pourquoi semble-t-il souvent difficile de l’évoquer dans une discussion modérée, sans que le moindre propos, qu’on pense nuancer, nous range dans un camp ou dans l’autre ?

Pour aller plus loin : sept raisons pour une nation de souhaiter disposer d’un territoire à soi

1. Identité culturelle et historique – Le territoire peut être intrinsèquement lié à l’histoire et à la culture d’un peuple. Il peut contenir des sites sacrés, des lieux de mémoire, des traditions et des coutumes spécifiques qui sont essentiels pour l’identité ethnique.

2. Sécurité et stabilité – La possession d’un territoire peut offrir une certaine sécurité physique et économique. Un territoire stable peut permettre aux communautés de planifier l’utilisation des ressources naturelles, de développer l’agriculture et des infrastructures.

3. Autonomie politique – Posséder un territoire permet souvent à un groupe ethnique d’avoir son propre gouvernement, d’adopter ses propres lois et politiques, préservant ainsi son identité culturelle.

4. Économie et ressources naturelles – Les ressources naturelles présentes sur un territoire (comme l’eau, les minéraux, les terres agricoles) peuvent être essentielles à la subsistance et au bien-être économique d’un groupe ethnique.

5. Protection de la culture et de la langue – Un territoire peut offrir un environnement où la langue, la culture et les traditions d’un groupe ethnique peuvent être préservées et transmises aux générations futures sans l’influence externe excessive.

6. Sens d’appartenance – Le territoire peut renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe. Il peut créer un lien physique entre les membres de la communauté, renforçant ainsi les relations sociales et le soutien mutuel.

7. Résistance à l’assimilation – La possession d’un territoire peut aider à préserver une communauté ethnique en la protégeant contre l’assimilation culturelle et linguistique imposée par des groupes dominants.  

Crédit photo : rrodrickbeiler (iStock)    

Un réarmement, mais à quel prix ?

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